dimanche 16 juillet 2017

Le dernier Vodianoï de Julien Heylbroeck

Le dernier Vodianoï

Editions : OVNI (2015)
416 pages

Résumé : URSS, 1937.
Au cœur de cette jeune Union Soviétique, dirigée d'une main de fer par Staline, les créatures du folklore, les fées et les gobelins existent bien au-delà des légendes slaves.
Dans le but de débarrasser l'Humanité de ces créatures rétrogrades, une agence secrète, la Komspetssov, est chargée de les traquer et de mettre la main sur Bouïane, leur dernière cité mythique. Ilya Krasnov est l'un de ces liquidateurs. Un des meilleurs. Mais il va vite découvrir que la situation n'est pas aussi limpide que le prétend la propagande. Une terrible révélation va finir de bousculer son système de valeurs, et même modifier à jamais son existence et bien plus encore...
Revisitez tout un pan de l'Histoire soviétique à travers ce conte moderne, entre réalité et merveilleux, où les figures de Tesla, Baba-Yaga et Staline côtoient un bestiaire dépaysant.
Des échos de del Toro, Miéville et Ptouchko résonnent parfois dans ce cadre inhabituel, faisant de ce roman fantastico-soviétique un véritable OVNI.

Chronique

Ce qui frappe, dans ce roman, et qui constitue incontestablement son point fort, c'est le contexte développé par l’auteur. Le dernier Vodianoï se déroule dans l’URSS de Staline, au sein d’une organisation chargée d’éradiquer les créatures de l’ancien temps, celles des mythes et légendes, afin de permettre aux Hommes d’entrer dans l’ère de la modernité. Mêler un cadre historique à du fantastique, c'est audacieux. Ici, c'est parfaitement réalisé et cela se marie avec crédibilité, donnant une base bien solide au roman. C'est d’ailleurs ce que j’ai préféré dans le dernier Vodianoï : découvrir les créatures légendaires, l’époque du communisme sous Staline, et les deux mêlés. L’intrigue en elle-même suit des routes plus classiques, mais qui n’en tiennent pas moins en haleine. Il y a un tel air d’apocalypse et un tel sentiment d’être broyé dans une machine si puissante qu’il semble vain de lutter qu’on se demande une bonne partie du livre comment le personnage principal pourra s’en sortir. Mais je ne dévoilerai rien à ce sujet.

Julien Heylbroeck est très doué pour les scènes d’action, qui sont toujours dynamiques et captivantes. Mais pour moi, il manque un poil de développement dans les relations entre les personnages, ce qui a fait un peu diminuer l’enjeu dramatique. Il y a côté très « aventure », à travers un rythme soutenu qui amène à rester accroché au récit, mais qui rend aussi celui-ci un peu moins noir que ce qu’il pourrait être, considérant les événements et le contexte. Et moi, j’aime bien les trucs bien plombants. N’en reste que j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

Pour tous ceux qui aiment les récits rythmés, se déroulant dans un contexte historique parfaitement élaboré et mêlé avec brio au fantastique, je conseille le dernier Vodianoï sans aucune hésitation.


mardi 11 juillet 2017

Seppuku de Romain d'Huissier

Seppuku

Editions : TRASH (2015)
150 pages

RésuméLe japon des samurai. Des démons aux tentacules fouisseurs souillent les lieux saints , profanent les vierges et écartèlent les paysans. Seul un homme comme Kurogane peut se dresser sur leur route et tenter de contrecarrer leurs funestes plans. Mais Kurogane est - il encore un homme ?

Chronique

Seppuku est un roman d’aventure bien ficelé, une histoire de quête et de vengeance, parsemée d’ennemis effroyables et saupoudrée de mythe et de magie. L’avantage, lorsqu’on lit du TRASH, c’est que le dénouement n’est pas connu d’avance : tout peut arriver, et surtout le pire. C’est peut-être ce qui manque habituellement dans les livres d’aventure, qui voient la plupart du temps leur héros atteindre leur but. Seppuku prend donc le meilleur de chaque genre et en fait un croisement (un peu) monstrueux mais efficace. Les héros sont attachants, le background est solide, captivant sans être démonstratif, demeurant accessible. La grande force du récit est de mêler une ambiance nippone parfaitement retranscrite à des scènes gores graphiques, de façon à ce que ces deux aspects se nourrissent mutuellement.
Un TRASH qui permet donc à la collection de démontrer une fois de plus sa diversité et l’amène dans d’autres horizons, avec toujours une écriture solide et une intrigue de bonne facture.