samedi 6 février 2016

Une fille parfaite de Mary Kubica

Une fille parfaite

Edition : Harlequin (2015)
390 pages

Résumé : « Je la suis depuis plusieurs jours. Je sais où elle fait ses courses, où elle travaille. Je ne connais pas la couleur de ses yeux ni comment est son regard quand elle a peur. Mais je le saurai bientôt. » Incapable de dire non au séduisant et énigmatique inconnu qu’elle vient de rencontrer dans un bar, Mia Dennett accepte de le suivre jusqu’à chez lui. Sans savoir qu’elle vient de commettre une grave erreur. Et que rien, jamais, ne sera plus comme avant.

Extrait : « Avec un crayon et une feuille de papier, elle éprouve la même sensation que moi avec une arme : de l’assurance, du contrôle. »


Chronique


Un peu long au démarrage, ce roman ne m'a pas totalement convaincue malgré des qualités indéniables.

En effet, la construction à trois voix, mettant de côté celle de Mia, est intéressante mais pas toujours pertinente : certains chapitres pourraient presque être qualifiés d'inutiles, ou en tout cas de trop longs. Les passages décrivant le malheur d'Eve, la compassion et la recherche désespérée de Mia par Gabe sont importants mais parfois redondants. Si l'intensité émotionnelle est bien dosée, il n'y a pas besoin d'en rajouter des tonnes. Si les personnages sont bien dessinés, ce n'est pas nécessaire d'appuyer de façon trop répétée leurs caractéristiques à travers leur quotidien et leurs pensées. A force de trop vouloir bien faire, on en fait parfois un peu trop. Il y a donc quelques longueurs.

Un autre point très important : les personnages. Mary Kubica prend le parti de centrer son thriller sur l'émotion et les relations qui se nouent et se dénouent entre eux. C'est toute l'originalité du livre, mais c'est un peu déstabilisant car je m'attendais à quelque chose de plus sombre, de plus glauque. Quelque chose plus dans la veine de Robe de Marié. Or ce n'est pas du tout le cas, tout est en douceur, s'installe progressivement. J'ai aimé l'évolution des personnages et de leurs liens. Mais le départ a tout de même été assez difficile car ceux-ci peuvent se montrer agaçants : Colin reste centré sur ses préjugés, Eve et Mia ont tendance à trop se positionner en tant que victimes. Gabe est un personnage qui m'a laissée assez froide tout au long (sauf à l'apparition de la mère de Colin). Mais petit à petit, leurs rencontres/séparations les font évoluer. Et ces défauts sont aussi ce qui les rend plus réalistes.

La fin est touchante mais la dernière révélation ne m'a pas plus surprise que ça étant donné que des indices avaient été semés auparavant, assez incongrus pour m'interpeller et un peu trop appuyés peut-être, forçant à se questionner. Mais ça n'enlève rien à l'aspect dramatique de la situation.

Donc il y a du bon dans tout ça, pas mal de bon même. Mais je n'ai pas été totalement embarquée, mon attachement aux personnages ayant un peu tardé, le rythme prenant un peu trop son temps pour s'installer. Mes attentes étaient peut-être trop différentes de ce qui m'attendait : une fresque relationnelle, interrogeant sur l'amour, les liens unissant les différents protagonistes, plus qu'un thriller dérangeant et sombre. Mais je remercie Babelio et les éditions Mosaïc pour cette découverte intéressante.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire