samedi 6 février 2016

Le village des ténèbres de David Coulon

Le village des ténèbres

Edition : Les nouveaux auteurs (2015)
520 pages

Résumé : Un flic, son amie, et un commercial sont faits prisonniers dans un village où ne vivent que des femmes. Les protagonistes chercheront à s'échapper et à percer le mystère de ce bourg perdu dans la forêt. Ils ne sont pas les seuls captifs... Coup de coeur de Franck Thilliez, Président du jury Prix VSD 2015

Extrait : Il arracha la redingote de la clocharde. Découvrit un torse décrépit par les ans, creusé, jauni. La vieille ne portait pas de soutien-gorge, Luc vit deux petits seins flasques, pendant comme deux filtres à café usés par le passage de l'eau chaude. Il posa les mains sur son torse, cherchant son coeur. Il entreprit le message cardiaque. Fit le décompte. Se rappela qu'au bout du décompte, il devait faire du bouche-à-bouche à la vieille. Poser sa bouche à lui sur cette bouche dégoulinante de sang.


Chronique


Un thriller horrifique, plus proche du survival que du policier. Il est porté par un rythme effréné le rendant très addictif. Les changements de point de vue ainsi que les chapitres très courts amènent à tourner les pages sans vouloir s'arrêter avant le fin mot de l'histoire. Mais ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est le style percutant et l'utilisation très pertinente des parenthèses. Quant au traitement de l'histoire, rien ne nous est épargné. Certains passages, très visuels, font froid dans le dos et pourraient étonner les lecteurs habitués aux thrillers moins sanglants. Zaroff a comparé David Coulon à Jack Ketchum, et effectivement, le style imagé, le rythme, la violence, les rassemblent. Les personnages sont suffisamment attachants, et humains, pour que leur sort nous importe, et que nous soyons embarqués.


(Spoilers) Le fait que les « méchants » de l'histoire soient des résistants, persuadés d'agir pour la bonne cause, donne aussi une autre dimension, plus ambigüe, et plus choquante encore. C'est toucher à un évènement qui a marqué l'histoire, et le désacraliser, en inversant les rôles. D'autant plus que ces « méchants » sont aussi des victimes. Et que les victimes finissent bourreaux, avec les génitrices capturées qui peu à peu perdent elles aussi la raison et deviennent ennemies des nouvelles arrivantes. (Fin des spoilers)


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