samedi 13 février 2016

Chien du heaume de Justine Niogret

Chien du Heaume

Edition : Mnémos (2009)
216 pages

Résumé : On l'appelle Chien du Heaume parce qu'elle n'a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d'une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l'épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre...

On l'appelle Chien du Heaume parce qu'à chaque bataille, c'est elle qu'on siffle.

Dans l'univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l'image idéalisée que l'on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu'elle a de plus cher, son passé et son identité.


Chronique


Est-ce un roman de fantasy ? Je ne saurais le dire tant il ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant. Le Moyen-âge décris ici est dur, sale, les personnages sont tous âpres et cabossés. A côté de ce livre, la fantasy habituelle me semble presque fade et aseptisée.


Le personnage principal n'est pas beau, n'est pas un héros : Chien du Heaume est grasse, couturée de cicatrices, sale, brutale… le début est difficile car on est confronté à ce monde bien différent du notre et de celui qu'on a l'habitude de lire. Mais peu à peu, on apprivoise ces personnages et on les adopte. Car, au milieu de ces pierres glacées ou brûlantes selon la saison et de ces brumes, il y a une grande tendresse. La quête de Chien, et plus que ça : Chien elle-même, sont terriblement touchantes. Mais ce qui rend ce livre si unique, c'est vraiment le style de son auteure. Il y a quelque chose de vraiment très beau, et pourtant dur, dans ce mélange de phrases hachées ou encore presque liquides tant elles peuvent être fluides. C'est difficile à décrire et Naëlle le fait mieux que moi, donc je préfère la citer sur ce coup : "Elle alterne ton haché et écriture déliée, le tout enrobé d’images fortes, qui frappent par leur nature souvent bestiale, brutale. C’est une écriture de contraste : on est tantôt emporté par sa fluidité, tantôt tenu à distance par les coups de hache des phrases courtes. Et, parfois, les deux s’allient ; on a alors envie de lire à voix haute pour mieux savourer la poésie du texte, et on le fait."



C'est vraiment unique et je suis heureuse d'avoir lu ce livre, qui est parvenu à m'habiter et restera dans un petit coin de ma tête très longtemps, je remercie donc Naëlle parce que sans sa présentation de l'auteure, je ne m'y serai jamais intéressée.



Dernier point : rares ont été les personnages que j'ai détestés autant que Noalle ! Ah, qu'est-ce que je l'ai vue mourir dans mes pensées de nombreuses fois !



Je lirai les autres romans de l'auteure, c'est certain (et je frétille déjà d'impatience d'avoir Gueule de Truie entre mes mains, même si je compte me le laisser pour la fin).


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